Réfugiées climatiques
PAR FATIMA ALAOUI
Victimes des crises écologiques les
femmes se trouvent aussi marginalisées par les politiques locales et
internationales qui les exilent vers l'immigration.
L'approche genre et immigration doit
être traitée aussi pour connaître les vraies contraintes qui poussent les
hommes et surtout actuellement les femmes
réputées conservatrices vers les
traversées hasardeuses au risque de leurs vies pour s'établir ailleurs.
Au début perçue comme un échappatoire
pour atteindre un mieux être l'immigration subie fait de l'émigrée un être
soumis à des rapports de domination dans les
pays d'accueil où souvent les
législations sont souvent détournées pour ne pas accorder aux hommes et surtout
les femmes les mêmes salaires: cas des
ouvrières agricoles et des femmes de
ménage dans la région d'Almeria et d'ailleurs.
Des femmes que l'on a interviewées se
retrouvent victimes d'une dévalorisation sociale qui provoquent souvent chez
elles un refus permanent de leur condition
car les hommes et les femmes d'Espagne
de France et de Navarre etc. les réduisent à servir comme: bonne corvéable à
merci.
Les femmes qui ont fui la pauvreté
souvent engendrée aussi par des crises écologiques se retrouvent réduites à
servir comme un robot seules et marginalisées
privées de statut social et de
reconnaissance.
Les femmes des pays du Sud de la
Méditerranée et celles du Sub Sahara qui n'ont pas accès chez elles à la terre,
ni accès non plus à la prise de décisions
concernant la gestion des ressources,
des espaces et des crédits souvent accordés par les pays du Nord: ces femmes
rejetées avant leur départ au sein de
leur société se retrouvent rejetées au
sein du pays d'accueil.
Longtemps accusées d'être à l'origine de
la déforestation pour leur survie quotidienne: arrachage des arbres pour cuire
les aliments etc., les femmes africaines
se trouvent au cœur des problématiques
environnementales et des crises écologiques qui les dépassent et des politiques
dictées des bureaucrates locaux qui
les marginalisent.
On ne peut que constater la dégradation
des écosystèmes due à une surexploitation des sols dans nos pays, au saccage de
la biodiversité et du patrimoine rural et des déforestations qui
conduisent à l'abandon des terres par des femmes et des hommes du milieu rural
pour aller occuper des espaces périphériques des villes <bidonvillisées> avant de
prendre la route de l'immigration vers l'Europe.
Les politiques de privatiser les
secteurs clés dans tous les domaines et notamment dans le milieu agricole ont
conduit aux déplacements de paysans et de paysannes sans terre.
Vendre en emphytéose à des sociétés
nationales et internationales des espaces ruraux et urbains relèvent de la part
des responsables locaux africains d'un manque de vision stratégique:
globale incluant tous les secteurs.
Sur le plan du littoral
Le pillage des ressources halieutiques
du Sud endommage la vie marine et provoque la migration des poissons vers
d'autres contrées littorales avec, comme conséquence une diminution de la
pêche et des pertes économiques aussi pour les pêcheurs.
Sur le plan urbain
Construire des forteresses de béton sur
les rives du littoral pour accueillir des touristes altèrent le milieu marin
par des eaux usées et privent la communauté de la pêche artisanale de
ressources quotidiennes.
Edifier des villes qui n'offrent aucune
perspective d'emplois et qui réduisent les terrains agricoles et délogent les
populations ne peuvent qu'augmenter le gouffre qui existent entre ceux qui
possèdent et ceux qui n'ont plus rien et dont les femmes constituent la
majorité et l'on ne peut que constater que:
_ Victimes des crises écologiques les
femmes se trouvent aussi marginalisées par les politiques locales et
internationales qui les exilent vers l'immigration.
_ Quel présent donc pour les femmes et
les hommes pour les générations actuelles et quel futur pour les générations
futures en Afrique?
L'Afrique peut nourrir sa population
d'hommes et de femmes et la retenir sur ses sols en préservant des méthodes
durables de développement pour l'ensemble et en assurant une productivité
à moyen et à long terme dans le domaine agricole dans le domaine minier et dans
tous les secteurs vitaux.
L'Afrique en prônant une fiscalité dite
verte incluant les prix de l'eau de la terre et en demandant le paiement de la
dette écologique aux anciens pays
Colonisateurs et une reconversion de ses
dettes actuelles peut avec un agenda conçu pour tous et toutes mobiliser et
disposer des ressources adéquates et des investissements des banques
nationales de développement relayées par des fonds de proximité et des caisses
de compensation comme pour le secteur du coton qui fait vivre plus des millions de personnes en Afrique subsaharienne
et pour le secteur agricole en ce qui concerne toute l'Afrique du Nord au Sud.
En guise de conclusion notons que les
phénomènes de désertification ne connaissent pas les frontières et que
l'interdépendance étaye l'hypothèse que la
sauvegarde de notre TERRE incombe à
parts égales aux riches et aux pauvres aux hommes et aux femmes afin de gérer
d'une manière écologiquement
durables les ressources et notamment
l'eau de notre planète, ses écosystème et ses établissements humains dans
l'ensemble des milieux urbains et ruraux afin de sauver notre patrimoine
commun qui pourrait être valorisé grâce à des approches
novatrices et à des méthodes ancestrales
communes en valorisant les savoirs faire de nos ancêtres par exemple les
ghébias les khettara et en faisant appel à ceux encore vivants: les
ingénieurs de l' eau les Khettatrias de Marrakech qui ont fait chanter l'eau
dans le Généralife de l'Alhambra et dont les vestiges anciens des
adductions d'eau de l'Andalousie rendent hommage.
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Fatima Alaoui présidente du Forum
maghrébin pour l'environnement et le développement et de l'agence ARIFF
m+21266867548
adresse 2 rue ZAHLA RABAT Maroc boite
postale 403
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